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Crédit immobilier : 1/5 des familles Française écartés via la hausse des taux d’intérêt

Selon le courtier en ligne Pretto, près de 20% des demandes de crédit immobilier acceptées par les banques en 2021 sont désormais bloquées en raison de la hausse actuelle des taux.

La hausse des taux de crédit commence à faire des ravages. Selon le courtier en ligne Pretto, dans un contexte de marché en juin 2022, 18% des dossiers de financement en 2021 ne seront plus des financements, soit environ 220 000 foyers sont exclus du marché. « La tendance à la hausse sans précédent des taux de crédit immobilier, couplée à de fortes contraintes réglementaires, attire les emprunteurs », a déclaré Pierre Chapon, co-fondateur de Pretto. De plus en plus de familles, notamment les plus ordinaires, sont désormais exclues du financement de leurs projets immobiliers. 

Pour parvenir à ces conclusions, Preto a analysé plus d’un million de documents de demande de crédit approuvés par les banques en 2021. Le courtier en ligne a ensuite simulé ces mêmes demandes en tenant compte que le taux d’intérêt moyen en juin 2022, soit 1,6% sur 20 ans. Résultat : 160 000 dossiers seront bloqués par le taux d’endettement maximum (fixé à 35%) et 60 000 dossiers. (Le taux légal le plus élevé qu’un établissement de crédit est en droit de facturer). 

30% des ménages modestes sont exclus du crédit Sans surprise, ce sont surtout les revenus les plus modestes qui ont été touchés par la hausse des taux d’intérêt. Selon Pretto, le taux de « crédit éviction » pour les ménages gagnant moins de 3 000 € est de 30 %. En d’autres termes : un ménage sur trois qui obtiendra un crédit immobilier en 2021 ne pourra plus obtenir de crédit immobilier aux taux actuels. Pour les revenus supérieurs à 5 000 euros, le taux d’imposition est réduit à 13 %. « Les personnes à faible revenu ont un accès limité au crédit, ce qui est très problématique car être propriétaire protège de l’inflation », explique Pierre Chapon. Sans crédit, les ménages modestes sont condamnés à rester locataires et souffrent de la hausse des loyers. 

Les conditions ne devraient pas s’améliorer dans les prochaines semaines puisque la Banque centrale européenne a annoncé en juin qu’elle augmenterait prochainement son taux directeur, ce qui obligera les banques à augmenter leurs taux au cours de l’été. En attendant, le taux de rotation sur 20 ans, actuellement fixé à 2,57 %, ne sera relevé que le 1er octobre.

En conséquence, les banques peuvent être sous pression en raison de la hausse des coûts monétaires et de l’impossibilité d’offrir des taux supérieurs à l’usure. Ils peuvent donc décider de fermer le robinet du crédit, comme Société Générale ou BNP Paribas. Ce mécanisme, que les économistes appellent « l’effet ciseau », pourrait encore compliquer l’accès au crédit des plus pauvres.

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